La maladie est souvent un coup d’arrêt brutal dans nos vies actives. Elle met en lumière ce que nous avons parfois ignoré trop longtemps : notre corps.
Pour moi, ce coup d’arrêt a duré deux années entières. Deux années à ne plus pouvoir sortir, à ne plus bouger comme avant, à vivre avec des douleurs musculaires intenses, une sciatique liée et une hernie. Pourtant, c’est grâce à un rituel quotidien de yoga doux et de respiration consciente, inspiré notamment de la méthode De Gasquet, que j’ai réussi à me libérer complètement de ces douleurs.
Dans cet article, je partage avec vous mon témoignage personnel, mais aussi des données scientifiques et physiologiques expliquant pourquoi et comment le yoga doux peut aider à soulager les douleurs liées à l’inactivité, et pourquoi écouter ses ressentis et prendre son temps est essentiel dans le processus de guérison.
Quand la maladie nous oblige à tout arrêter
Avant de tomber malade, ma vie était une danse permanente entre différentes activités :
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Je donnais des soins dans le centre de bien-être que j’avais créé à Mutzig,
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Je m’entraînais plusieurs fois par semaine au club de musculation,
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Je pratiquais, le yoseikan budo, le pilates et le yoga kundalini.
Je n’arrêtais jamais. Mon corps envoyait pourtant des signaux depuis des mois, que j’ai préféré ignorer, trop occupée à « faire » plutôt qu’à « écouter ». Jusqu’au jour où la maladie s’est imposée.
J’ai dû tout arrêter. Revendre mon centre. Mettre ma vie entre parenthèses. Les semaines sont devenues des mois, puis deux années complètes d’inactivité forcée.
Ce que l’inactivité fait réellement à notre corps
L’immobilité prolongée est loin d’être neutre. Elle entraîne une cascade de conséquences physiologiques bien documentées.
Fonte musculaire et raideurs articulaires
Dès quelques jours d’inactivité, les muscles commencent à perdre de leur force et de leur tonicité. Des études en physiologie montrent qu’une diminution de la masse musculaire peut survenir dès la première semaine d’immobilité.
👉 Les muscles profonds — notamment ceux du dos et du tronc — sont particulièrement vulnérables car ils assurent la stabilité posturale.
Douleurs de désadaptation
Lorsqu’on reste longtemps sans bouger, le corps entre dans une phase d’adaptation au repos :
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Les tissus se raidissent,
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La circulation sanguine se ralentit,
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Les fascias se déshydratent,
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Les nerfs périphériques (comme le nerf sciatique) peuvent se retrouver comprimés.
Ces changements entraînent des douleurs dites “de désadaptation”, souvent perçues comme une lourdeur ou des douleurs diffuses. Elles peuvent devenir chroniques si l’inactivité persiste.
Atteinte du rachis lombaire et sciatiques
Dans mon cas, l’immobilité prolongée a favorisé l’apparition d’une hernie discale lombaire. Cette hernie comprimait le nerf sciatique, provoquant une douleur irradiante intense. Un phénomène fréquent, car les disques intervertébraux sont nourris par le mouvement — lorsqu’il n’y en a plus, ils se déshydratent et s’affaiblissent.
3. L’échec de mes premières tentatives de reprise
Mon médecin insistait depuis longtemps pour que je reprenne le yoga. Mais à chaque tentative, la douleur était si vive que je renonçais au bout de quelques minutes. J’avais l’impression que bouger aggravait ma souffrance.
Ce que je ne comprenais pas encore à ce moment-là, c’est que :
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Mon corps avait besoin de mouvement,
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… mais pas de n’importe quel mouvement.
Il avait besoin de lenteur, de douceur, d’écoute profonde, et surtout de postures respectueuses de ma physiologie.
La reprise progressive : un rituel de yoga doux
Au bout de deux années, j’ai finalement écouté mon médecin. Cette fois, j’ai choisi de pratiquer autrement : sans exigence de performance, en conscience, avec bienveillance.
J’ai commencé un rituel quotidien très simple, que j’ai concocté en souvenirs de différents cours en hatha yoga.
Au début, les douleurs se sont intensifiées pendant environ trois semaines. Mais un matin, je me suis levée… et je n’avais plus aucune douleur liée à l’inactivité.
C’était une révélation. Ce rituel m’avait redonné ma mobilité, ma liberté, ma confiance dans mon corps.
Pourquoi le yoga doux agit sur les douleurs musculaires liées à l’inactivité
De nombreuses études confirment aujourd’hui les bienfaits d’une activité physique douce et régulière, en particulier le yoga, sur les douleurs musculosquelettiques chroniques.
Réhydratation des fascias et relâchement myofascial
Les fascias sont des tissus conjonctifs qui enveloppent les muscles. Lorsqu’on ne bouge pas, ils deviennent rigides, ce qui limite la mobilité et entretient la douleur.
Les mouvements doux et lents favorisent la réhydratation des fascias, améliorent la circulation et réduisent la sensation de tension.
Réactivation des chaînes musculaires profondes
Les postures lentes du yoga doux sollicitent les muscles stabilisateurs (abdominaux profonds, muscles lombaires, psoas, etc.) sans les brusquer.
Cela :
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améliore la posture,
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soulage la pression sur la colonne,
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diminue les douleurs lombaires et sciatiques.
Modulation de la douleur par le système nerveux
La respiration consciente et lente stimule le système nerveux parasympathique — celui qui régule la détente et la réparation.
Cette activation calme la perception de la douleur, réduit les spasmes musculaires et favorise un état d’auto-guérison.
Des recherches en neurosciences de la douleur ont montré que la lenteur et la conscience corporelle diminuent l’activité des circuits neuronaux associés à la douleur chronique.
Prendre son temps dans les postures : une clé fondamentale
L’une des erreurs les plus courantes quand on reprend une activité physique est de vouloir « rattraper le temps perdu ». Pourtant, le corps a besoin de lenteur pour se réadapter.
Temps d’intégration neuromusculaire
Lorsque vous maintenez une posture plusieurs respirations, les capteurs proprioceptifs (petits récepteurs situés dans les muscles, tendons et articulations) envoient au cerveau des informations sur la position et la tension.
Cela permet au système nerveux de recalibrer la posture, de relâcher les tensions inutiles et de retrouver des schémas moteurs plus sains.
Libération des tensions profondes
Les étirements passifs tenus plusieurs respirations permettent aux tissus profonds de se relâcher progressivement.
Un étirement trop rapide ne permet pas ce relâchement : au contraire, il peut provoquer une contraction réflexe (réflexe myotatique) qui entretient la douleur.
Respiration comme guide
La respiration lente et régulière agit comme un baromètre de votre limite :
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si elle est fluide, vous êtes dans une zone de confort thérapeutique,
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si elle se bloque, vous êtes trop loin.
En yoga doux, on ne pousse pas son corps. On l’écoute.
La puissance de l’écoute des ressentis
Pendant longtemps, je m’étais déconnectée de mon corps. Je le voyais comme un outil de performance — sport, soins, enseignement — mais pas comme un partenaire à écouter.
Le yoga doux m’a réappris à ressentir :
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la chaleur dans un muscle,
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la respiration qui s’allonge,
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les micro-libérations dans le bassin ou le dos,
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la différence subtile entre douleur et inconfort passager.
👉 Ce dialogue intérieur est un élément central de la guérison.
Les neurosciences confirment que le simple fait de porter une attention bienveillante à une zone douloureuse peut réorganiser les circuits de la douleur dans le cerveau et réduire son intensité.
Ce que m’a apporté la méthode De Gasquet
Lorsque j’ai décidé d’aller plus loin dans la compréhension du yoga, j’ai commencé par la méthode De Gasquet. Ce fut une révélation.
Cette approche développée par Bernadette de Gasquet repose sur une base anatomique et physiologique solide, avec trois grands principes qui changent tout :
Priorité à la protection du périnée et de la colonne
Dans cette méthode, on apprend à ne pas forcer, à placer correctement le bassin, à éviter les hyperpressions abdominales et les mauvaises postures qui aggravent les douleurs.
Cela m’a permis de soulager ma hernie discale sans chirurgie.
Respiration physiologique
Chaque posture s’accompagne d’une respiration adaptée, qui engage le diaphragme, le périnée et les muscles profonds de manière coordonnée.
Cette respiration favorise une meilleure circulation et détend profondément les tissus.
Moins de postures, plus de qualité
La méthode De Gasquet enseigne que quelques postures bien faites valent mieux qu’un enchaînement rapide et superficiel.
On prend le temps, on ajuste, on ressent. Cela change complètement l’expérience du yoga.
Quand la douleur devient une alliée
Ma sciatique, mes douleurs musculaires, ma hernie discale… Tout cela a été, en réalité, le point de départ d’un chemin de transformation.
Le yoga m’a appris que :
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la douleur est un langage du corps,
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écouter ce langage permet d’adapter son mouvement,
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bouger avec douceur peut guérir en profondeur.
Je n’ai pas seulement guéri mes douleurs physiques : j’ai réappris à habiter mon corps.
Ce que je transmets aujourd’hui
Cette expérience m’a tellement bouleversée que j’ai choisi de me former pour enseigner à mon tour :
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Yoga sans dégâts (De Gasquet),
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Yin Yoga,
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Green Yoga.
Mon approche n’est pas celle de la performance, mais de la réconciliation avec soi-même.
Mon message est simple :
« Vous n’avez pas besoin d’être souple, fort ou en pleine forme pour pratiquer le yoga. Vous avez juste besoin d’un souffle, d’une présence, et d’un peu de patience. »
Conseils pratiques pour commencer le yoga doux quand on a mal
Voici quelques conseils issus de mon expérience et des recommandations physiologiques :
1. Commencez lentement, même 5 minutes par jour suffisent.
Ne sous-estimez pas la puissance de la régularité.
2. Privilégiez les postures au sol.
Moins de charge sur la colonne, plus de stabilité et de sécurité.
3. Respirez profondément et laissez la respiration guider vos mouvements.
4. Ne cherchez pas la posture parfaite.
Cherchez la sensation juste pour votre corps, aujourd’hui.
5. Écoutez les signaux de votre corps avec bienveillance.
La douleur aiguë est un signal d’arrêt, l’inconfort est un signal d’exploration.
Une pratique quotidienne accessible à tous
C’est précisément ce rituel de yoga doux que je vous partage dans ma vidéo sur ma chaîne YouTube.
Ce ne sont pas des mouvements compliqués. Ce sont des gestes simples, répétés quotidiennement, avec écoute et intention.
👉 Au bout de trois semaines, j’ai ressenti un changement radical.
👉 Et vous pouvez, vous aussi, amorcer ce processus.
📌 Je ne vous promets pas une solution miracle. Je vous propose une voie douce, respectueuse et durable vers une meilleure santé corporelle.
La lenteur guérit ce que la précipitation abîme
Dans une société qui glorifie la performance et la vitesse, le yoga doux est un acte de résistance. C’est choisir la lenteur, l’écoute, le soin.
L’inactivité m’avait enfermée dans la douleur.
Le yoga m’a rouverte à la vie.
Si vous traversez vous aussi une période de maladie, de fatigue chronique ou de douleurs liées à l’inactivité, je veux vous dire ceci :
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Vous n’êtes pas seul(e),
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Votre corps peut guérir,
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Et parfois, il suffit de commencer par un simple souffle.
Pour aller plus loin
👉 Découvrez la vidéo du rituel complet sur ma chaîne YouTube
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📚 Ressources inspirantes :
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Méthode Bernadette de Gasquet
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Yin Yoga & Green Yoga
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Études sur les bienfaits du mouvement lent et de la respiration consciente
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Quelques études et revues pertinentes
“The effects of yoga compared to active and inactive controls” — revue systématique / méta-analyse
Cette étude compare des interventions de yoga à des groupes inactifs ou à d’autres pratiques actives, et montre des effets positifs sur la flexibilité, la force des membres inférieurs, l’équilibre, ainsi que la qualité de vie.
PMC
“Yoga as a treatment for chronic low back pain: A systematic review”
Cette revue montre que, dans les études examinées, le groupe yoga a souvent obtenu une réduction plus forte de la douleur, une moindre incapacité fonctionnelle, et une réduction de la consommation de médicaments par rapport aux groupes témoin.
PMC
“Effectiveness of Virtual Yoga for Chronic Low Back Pain”
Un essai randomisé sur 12 semaines comparant un programme de yoga virtuel à un groupe témoin montre des améliorations significatives en intensité de douleur, fonction lombaire, sommeil, etc.
JAMA Network
“Disc extrusions and bulges in nonspecific low back pain and sciatica”
Cet essai randomisé contrôle l’effet de la thérapie yoga chez des personnes avec hernies discales ou protrusions. Il montre qu’une thérapie yoga bien conçue peut être sans danger et bénéfique pour les patients souffrant de lombalgie ou de sciatique.
PubMed
“Yoga and pain: A mind-body complex system”
Une revue plus conceptuelle, qui étudie les mécanismes possibles (neurosciences de la douleur, interactions entre le système nerveux, les tissus, la posture) derrière les effets du yoga sur la douleur chronique.
Frontiers
“The Effectiveness of A 4-Week Yoga Intervention on Core Muscle Activation, Pain and Functional Disability”
Cette étude explore les changements de l’activation musculaire du tronc, les niveaux de douleur et la capacité fonctionnelle après 4 semaines de yoga, chez des participants avec et sans lombalgie.
gavinpublishers.com
“A randomized controlled non-inferiority trial … Hatha yoga vs stretching exercise”
Ce travail montre que dans certaines populations (travailleurs de bureau sédentaires avec des douleurs cervicales ou lombaires légères à modérées), le yoga peut être non inférieur à des exercices d’étirement classiques pour le soulagement de la douleur.
ScienceDirect
“Yoga for Chronic Neck Pain: A Pilot Randomized”
Un essai pilote montrant que le yoga peut offrir un soulagement de la douleur (et des améliorations fonctionnelles) dans des cas de douleurs cervicales chroniques.
Revue systématique / preuves sur le yoga et la lombalgie — montre que le yoga réduit la douleur et améliore la fonction chez des personnes avec lombalgie chronique. PubMed
Revue/essai clinique sur les hypopressive exercises (ex. 8-week HE) — synthèse et essais contrôlés autour des hypopressives (proches des objectifs De Gasquet pour le périnée) ; utile pour discuter des effets sur le plancher pelvien et la fonction musculaire. PMC+1
Institut / site officiel Méthode De Gasquet — page de référence sur la méthode, ses formations et principes (APOR : Approche Posturo-Respiratoire). De Gasquet Institut
Études / posters et thèses mentionnant l’APOR / De Gasquet — posters académiques et mémoires (ex. poster ICS, thèses de kinésithérapie) montrant l’usage clinique et l’évaluation d’exercices inspirés de De Gasquet. ICS+2Docnum+2
Étude d’imagerie / fiabilité — exercice basé sur la méthode De Gasquet (ultrasound) — évalue objectivement (échographie) des exercices incluant un exercice « type De Gasquet » pour mesurer l’effet sur les muscles abdominaux / diastasis. PubMed
Article sur posturo-respiratory synchronization / liens posture-respiration — démontre que posture et respiration interagissent et que cette interaction change avec l’âge / pathologie (mécanisme physiologique pertinent). PubMed
Revues récentes sur l’efficacité des hypopressives / limites — articles récents qui concluent que les preuves sont prometteuses mais contrastées. ScienceDirect+1
Merci d’être présente ici, prenez soin de vous.
A bientôt
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